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Hotel à l’épisode 4 !

HOTEL, une série de Benjamin Nuel, produite par Lardux et diffusée par Arte, à laquelle je participe en développant une expérience WebGL qui sera diffusée à la fin de série, en arrive à son épisode 4 !

Le pitch de ce 4ème épisode :

Dans l’HOTEL un Policier et un Terroriste s’aperçoivent qu’ils ont les mêmes souvenirs. La mélancolie pousse d’autres à la folie meurtrière. L’aventure continue, le climat particulier et bizarre de la série fait son oeuvre.

Cette semaine une formidable diversité d’origine des internautes, Chine, Indonésie, Hongrie, Tunisie, des personnes de partout partagent le projet !

Le Damassama à l’Opéra de Lille

Le Damassama, œuvre interactive que j’avais co-réalisée l’année dernière, sera à l’Opéra de Lille le 12 Mai de 12H30 à 18H00 !

L’opéra fait régulièrement des journées intitulées Happy Day où le public est invité à découvrir des mini-concerts et spectacles dans les différents espaces du bâtiment, ainsi que des installations : c’est donc l’occasion de découvrir ou redécouvrir cette installation.

Pour ceux qui n’auraient jamais entendus parler de l’installation, voici sa description, par Léonore :

Amphithéâtre de bols tibétains, le Damassama réserve au visiteur la place de chef d’orchestre, initiateur par sa gestuelle de réactions instrumentales (par capteurs interposés) invitant à un cheminement musical personnalisé.
Le vécu de l’expérience sonore de l’instrument suscite l’écoute attentive, introspective des dimensions de soi, des autres et de l’environnement personnel. De simples auditeurs, nous devenons instrumentistes et recréateurs de l’univers sonore.
Lors de l’intervention, les vibrations pénètrent le corps et y persistent, incitant à écouter le monde dans une réalité spirituelle dont nous sommes les auteurs sur l’instant.

Freinet, éducation populaire et coworking ?

C’est amusant. Je suis en train de lire un bouquin sur Célestin Freinet, un éducateur français bien connu pour sa vision différente de l’éducation et voilà qu’au bout de quelques pages, je trouve ceci :

[Ce préambule] familiarisera le lecteur avec la genèse et les principes essentiels d’une pédagogie qui n’est pas sortie tout armée d’une conception théorique de l’éducation, mais qui est le résultat, redisons-le, d’un long tâtonnement expérimental qui s’est poursuivi au long des années. Cette pédagogie, nous n’en avons point fixé les contours une fois pour toute ; nous ne l’avons pas érigée en méthode dont il faudrait suivre les règles et les prescriptions ; nous l’avons découverte et promue, en praticiens conséquents et conscients qui, ayant reconnu les tares graves des pratiques éducatives traditionnelles, leur ont, coopérativement, cherché des remèdes. […]

J’ai tellement reconnu les approches que nous essayons de mettre en place dans ce texte, que je me suis tout de suite prêté à un petit jeu de substitution :

[Ce préambule] familiarisera le lecteur avec la genèse et les principes essentiels d’un mode de travail qui n’est pas sorti tout armée d’une conception historique et désuée, mais qui est le résultat, redisons-le, d’un tâtonnement expérimental qui s’est poursuivi au long des années. Ces modes de travail, nous n’en avons point fixé les contours une fois pour toute ; nous ne les avons pas érigés en méthode dont il faudrait suivre les règles et les prescriptions ; nous les avons découverts et promus, en praticiens conséquents et conscients qui, ayant reconnu les tares graves des pratiques professionnelles traditionnelles, leur ont, coopérativement, cherché des remèdes. […]

Plutôt sympa, non ? :-)

Un petit détour par Wikipedia nous apprend aussi que la Pédagogie Freinet, ce serait :

[..] une pédagogie originale, fondée sur l’expression libre des enfants ; texte libre, dessin libre, correspondance inter-scolaire, imprimerie et journal étudiant, etc., qui se perpétue de nos jours. Célestin Freinet pensait avant tout en termes d’organisation du travail et de coopération.

Alors, nos tiers-lieux et espaces de coworking seraient-ils quelque part des descendants des pratiques Freinet et plus généralement de l’éducation populaire ? J’aime bien l’idée.

Allez, en bonus, une petite perle de rhétorique trouvée chez le même Monsieur :

Lorsqu’on nous demande : Quelle est la ligne de notre Mouvement ?, nous devrions sans doute répondre : Nous sommes le mouvement qui déplace les lignes.

Séminaire ArtS, ScienceS ET TECHNIQUEs

J’interviendrai ce Mercredi 4 Avril aux côtés de Véronique Béland dans le cadre d’une journée intitulée “Perception, Préhension du monde : Art et Langages”, lors du séminaire de recherche des Écoles Supérieures d’art du Nord-Pas de Calais et du Fresnoy –Studio national des arts contemporains.

Le vide de la distance n’est nulle part ailleurs

Par Véronique Béland, artiste en formation au Fresnoy, Guillaume Libersat, ingénieur et Pascal Denis, de l’équipe Mostrare (INRIA Lille Nord Europe, LIFL, Université Lille I, Université Lille III)

Travaillant principalement dans les domaines du son, de la photographie et de la littérature, Véronique Béland s’intéresse à des processus a priori inapparents, animée par un désir d’ausculter différents types de silence ou de vide pour en relever le contenu. Par diverses astuces de traduction ou de transcodage, sa démarche consiste à détourner des flux plus ou moins perceptibles ou indifférenciés pour en faire le récit à travers la voix humaine, d’où en jaillit une certaine forme de narration.

This is Major Tom to Ground Control (2012) : en partenariat avec Guillaume Libersat (FuzzyFrequency) et le laboratoire de recherche Mostrare (INRIA Lille Nord Europe, LIFL, Université Lille I, Université Lille III), l’artiste a entrepris de créer un générateur de textes aléatoires qui soit activé et contrôlé par l’analyse d’ondes radio provenant du cosmos, reçues par les radiotélescopes de l’Observatoire de Paris. Grâce à une voix de synthèse qui le récite en temps réel, le texte devient en quelque sorte la « voix de l’Univers », une interprétation poétique d’un phénomène scientifique. Reste à savoir si ce mécanisme aléatoire pourra nous divulguer des renseignements jusqu’à ce jour tenus secrets, nous offrir un sens nouveau à la vie ou encore donner des réponses à toutes nos questions irrésolues !
(Aucun extra-terrestre n’a été maltraité dans l’élaboration de ce projet.)

Vous pouvez télécharger le programme complet. Venez nombreux ! :-)

De nouveaux jouets ouverts et créatifs pour 2012

Voici, en ce début d’année, quelques nouvelles machines inspirantes et ouvertes pour nos tiers-lieux (hackerspaces, fablabs, coworkings, …) : de nouvelles possibilités pour nos projets créatifs !

PrintrBot

Tout d’abord, la printrbot, nouvelle RepRap, c’est-à-dire imprimante 3d réplicable, née sous l’impulsion de Brook Drumm, dont le but était de créer une nouvelle imprimante plus facile à monter et moins coûteuse, tout en fournissant au moins de la même qualité que ses concurrentes. Mission accomplie pour Brook, qui a sorti une imprimante montable en quelques heures, qui coûte un peu moins de $500 ( ~400€ ) et qui peut se construire sous deux formes : une taille standard et une version large.

Pour la petite anecdote, Brook avait démarré le projet sur Kickstarter avec le slogan “Une imprimante dans chaque foyer et/ou école”, en demandant $25.000. Après la contribution de plus de 1800 personnes, il a obtenu la somme hallucinante de $830.827 soit 3323% de plus que ce qu’il souhaitait initialement. Qui a dit que le financement participatif n’était qu’un doux rêve ?

RaspBerry Pi

Au rayon des ordinateurs innovants, voici la Raspberry Pi, première née d’une fondation anglaise dont le but est de faire un ordinateur au plus bas prix afin de permettre à n’importe quelle école de s’équiper pour apprendre la programmation aux enfants. Bien entendu, avec les caractéristiques proposées (ARM@700Mhz, 256Mo de RAM, Videocore 4GPU capable de décoder du HD, Chip OpenGL ES2.0, Ethernet, Chipset son, … — voir les caractéristiques complètes), il est évident que cette carte sera prise d’assaut par les créatifs pour l’art numérique, la domotique, les pirate-box like, etc, etc. En effet, cet ordinateur fait la taille d’une carte de crédit… et ne coûte que $25 pour la version A et $35 pour la version B (avec Ethernet) ! A ce prix, on avait à peine un Arduino et, en cherchant les mêmes caractéristiques, une BeagleBoard coûte environ $100.

Alors qu’elle n’est pas encore sortie, quelqu’un travaille déjà sur une carte complémentaire, appelée la GertBoard permettant d’exploiter les GPIO présents sur la carte, dans le même esprit que l’Arduino.

Après une phase de bêta et un micro problème, la production vient de commencer, yay ! Par ailleurs, l’équipe avait mis en vente de quelques prototypes sur eBay afin de rembourser en partie les frais engagés. Il sera possible de commander une et une seule Rapsberry par adresse postale d’ici quelques jours/semaines. Comme ils disent “Take a byte” !

Lasersaur

Après les imprimantes 3d, au tour des découpeuses laser de voir leur prix divisé par 60. Autant dire qu’on va la retrouver bientôt dans n’importe quel espace de création et que les designers, artistes et hobbyistes s’en empareront au plus tôt. Le projet est déjà en bêta (91% selon la roadmap) : la commande des kits est pour bientôt !

Le studio à l’origine de cette initiative (Nortd) a promis deux versions : une de 100W pour environ $500 et une de 25W pour moins de $300. Pour info, une telle machine coûte actuellement environ $30.000… Et bien sûr, sur le même principe que les RepRap, cette Lasersaur sera réplicable librement.

Enfin, tout comme la Printrbot (voir plus haut), un appel à la communauté a été fait : un réel succès avec $20,000 récoltés (> 200% financé) ! En attendant la sortie, vous pouvez toujours lire le manuel ou surveiller la barre de progression du projet.

DIY Book Scanning

Enfin, une machine surprenante : un scanner de livres DIY et libre. En fait, il s’agit plus d’une communauté qui travaille autour de cette thématique, mais comme leurs efforts semblent converger, il est tout à fait probable qu’un kit soit bientôt disponible ! Le Model 1 (voir illustration) semble posséder toutes les caractéristiques nécessaires pour permettre l’archivage, l’accessibilité et la diffusion des documents et livres papiers au plus grand nombre d’entre nous. Ils disent même qu’on trouve la plupart des pièces dans les poubelles…

Selon les infos et les vidéos, ce scanner serait rapide grâce à deux caméras (1200 pages / heure) et délicat avec le livre. Bon, bien entendu, il faut encore tourner les pages à la main (pour combien de temps ?), ce qui fait une numérisation de 20 minutes par livre en moyenne. N’hésitez pas à jeter un œil à la vidéo d’introduction de ce mouvement et à parcourir le wiki où vous pouvez retrouver les instructions pour faire votre propre scanner ou encore de regarder une présentation faîte dans le cadre de l’Open Hardware Summit.

Happy Hacking en 2012 !

Interview sur LinuxFR

La semaine dernière, j’ai eu le plaisir de répondre à l’interview sur la thématique de l’entrepreneuriat dans le monde du logiciel libre organisée par Damien. Elle a été publiée ce vendredi sur LinuxFR, vous pouvez la consulter ici.

A travers ce récit, j’ai voulu partager une image différente de la conception répandue de création d’activité. Je ne suis pas patron, je ne suis pas chef d’entreprise : je veux juste pouvoir exercer ma passion, dans des conditions qui me ressemblent, avec les valeurs que j’ai toujours défendues depuis des années. Et c’est grâce à la fois à la CAE Grands Ensemble et à l’espace de travail collaboratif (coworking) La Coroutine qu’aujourd’hui tout ceci est possible.

N’hésitez pas à critiquer cette démarche, à me questionner sur certains choix ou autres, j’y répondrai avec plaisir !

Damassama @ Panorama 13

Durant ces dernières semaines, j’ai co-réalisé un projet nommé Damassama, une installation d’art numérique à l’initiative de Léonore Mercier. Le travail s’est réalisé en coopération avec l’équipe de recherche MINT, de l’Ircica. Maintenant que l’installation est terminée, vous pouvez aller l’essayer jusqu’au 24 Juillet au Fresnoy (Tourcoing), durant l’exposition annuelle Panorama (#13 cette année). Petite présentation de cette installation :

Damassama est une installation constituée de deux plans disposés en demi-cercles sur lesquels reposent des bols tibétains. Des marteaux frappent sur ces bols afin de les faire sonner, et ces marteaux sont activés grâce à la gestuelle de votre corps. Vous vous placer au centre de cet amphithéâtre et pour déclencher un bol, il suffit de tendre le bras dans sa direction. Pour faire une montée de gamme, vous pouvez balayer avec vos mains devant vous ou encore lancer vos bras pour un accord. Le tout étant harmonisé sur une gamme orientale, on se prend vite au jeu de créer des atmosphères un peu mystiques !

Côté technique, le seul capteur utilisé est une Kinect. A coup d’OpenNI, Mididings, Jack, Python, C++ et j’en passe, nous avons pu relever le défi de réaliser cette installation complexe, ce qui n’était pas gagné d’avance :-)

Bref, je vous laisse visionner les quelques photos, ça vaudra mieux qu’un long discours…

Qui veut un espace de vie citoyen sur Lille ?

Salut les lillois,

Depuis des mois, quelques hobbyistes souhaitant transformer leur passion en activité “pro” ont décidé de se regrouper au sein d’une structure pour mener leur projet dans des conditions en adéquation avec leurs idées et principes. Cet espace a vu le jour sur Moulins, rue Lamartine (après un bref passage dans les Hauts-Lieux), sous le nom de La Coroutine.

coroutineAu fil des mois, cette structure a pris de l’ampleur, en prenant tout d’abord le label d'”espace de coworking” mais en dépassant de plus en plus ce cadre aujourd’hui. Je m’explique. Dans coworking, il y a working (travailler), ce qui, pour moi, ne décrit plus exhaustivement ce qu’il se passe au sein de ce lieu.

Bien que ce ne soit pas encore réellement le cas, ce lieu devient peu à peu un lieu de sociabilisation, d’échange, de partage, de formation et de détente pour de nombreuses personnes, au sens large. On s’y sent bien, chacun est considéré, l’ouverture est au cœur du bon fonctionnement et, force est de constater, il répond à un besoin évident.

Imaginez, un lieu où en journée, des personnes travaillent, pendant que des étudiants révisent et d’autres dessinent ou bouquinent. Un lieu où il est possible de venir demander conseil pour trouver un emploi ou encore pour se créer son emploi. Et puis, se former par l’échange, discuter ses opinions, s’enrichir. Bien entendu, parlons du soir : animations, conférences, tournois de cartes, club de tricot, concerts ? A vous, les associations, de prendre d’assaut (non, non, il n’y a pas de jeu de mots ;-) ) les soirées libres et de lui donner vie au crépuscule.

Cet objectif n’est pas encore atteint, certainement faute à la configuration du lieu actuel (trop petit). Aussi, nous nous efforçons de remédier à ça en trouvant et en aménagent un nouveau lieu, plus grand, plus sympa, plus à vous. Et  pour ça, il me parait évident que ça n’a de sens que si, vous tous vous l’appropriez, au plus tôt. Alors venez, aidez nous à concrétiser ce rêve qui n’en est pas tant un…

Maçons, architectes, artistes, informaticiens, organisateurs, joueurs de cartes, musiciens, financeurs, détracteurs, hobbyistes, institutionnels, sponsors, couturiers, créatifs de tous bords, motivés, chercheurs, peintres, et qui sais-je encore : nous avons besoin de vous ! Faites en votre lieu, prenez le d’assaut, maintenant !!

Et si vous n’avez pas de temps, vous avez peut-être un peu d’argent pour faire un don sur Ulule.

Sur ce, j’espère sincèrement que l’on prendra un café ensemble au sein de la nouvelle Coroutine :-)

La brasserie Terken de Roubaix

Aujourd’hui, nous sommes allés nous balader près du Quai de Gand, à Roubaix. Il y a juste en face un impressionnant bâtiment en cours de démolition, la zone totale s’étendant sur 4 hectares. Il s’agit en fait de la brasserie Terken, celle à l’origine de la fameuse bière Septante 5, maintenant reprise par la brasserie Grain d’Orge. Elle a été à l’origine d’une gamme complète de bières.

Vue densemble
Vue d'ensemble

Cette brasserie a été fondée en 1920, lors de la fusion de 3 brasseries régionales : Union, Alliance Tourquennoise et Jean Ghislain. Elle est alors nommée la GBM (Grande Brasserie Moderne). On peut d’ailleurs apercevoir le sigle gbm sur la façade, en blanc. Elle a cependant été renommée “Terken” en 1989 afin de représenter au mieux son produit phare : la bière Terken.

Sous le statut de SCOP, elle s’est arrêtée en 2004 suite à sa liquidation par le tribunal du commerce de Roubaix-Tourcoing, malgré une tentative de sauvetage par ses employés. Pourtant, elle a fonctionné jusqu’à employer plus de 1000 personnes à sa plus grande époque, la faisant ainsi la plus grande brasserie indépendante française. Si elle n’a pas survécu, c’est principalement du à ses difficultés de reconversion suite à l’arrivée des grandes surfaces dans les années 80, la menant d’échecs en échecs. D’autres diront que des histoires politiques ou magouilles économiques ont eu raison d’elle.

Toujours est-il qu’aujourd’hui, le site est en cours de démolition par l’EPF (Établissement Public Foncier) depuis février 2010. La brasserie avait été construite sur le site d’une usine à gaz, sans que le sol ait été dépollué. Il y a donc un gros travail de dépollution et désamiantage à finir avant de passer le relai. En parlant de relai, c’est Kipsta, la marque de sports du groupe Oxylane/Décathlon qui reprendra le site en 2012 afin d’en faire son siège mondial. Si Kipsta vient s’installer à cet endroit, ce serait à la fois du à son attachement à la région et par la proximité du CETI (le Centre Européen de Textiles Innovants). Niveau emplois on annonce environ une petite centaine de postes créés…

Toujours est-il que la reconversion totale de la brasserie Terken a démarré et qu’il ne faut pas espérer revoir au moins avant plusieurs centaines d’années une production de produits régionaux sur ce site, dommage !